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Couverture d'un EuroBond pour soutenir les marchés ivoiriens

News

14/03/2019

Rôle de premier plan pour Société Générale

Le rôle de couverture joué en mars 2018 par Société Générale dans l'émission d'une euro-obligation libellée en euros par la Côte d'Ivoire pour un montant de 1,7 milliard d'euros « est un bon début : le gouvernement peut constater que les positions doivent être couvertes pour éviter les fluctuations » a déclaré<link https: www.linkedin.com in alain-zagote-09651029 _blank> Alain Zagote, directeur de la salle de marché pour l'Afrique subsaharienne chez Société Générale à Abidjan.

M. Zagote espère que la couverture adoptée pour l'euro-obligation incitera le gouvernement à couvrir le prix des exportations de cacao du pays. Selon ses chiffres, la Côte d'Ivoire produit 40 % du cacao mondial, exporté par des sociétés d'État qui tiennent la moitié de l'offre. Teneur de livres associé sur l'euro-obligation, Société Générale vise également à proposer une couverture de change de la partie des exportations de cacao par l'autre moitié des tenants de l'offre hors secteur public.

« La couverture de l'euro-obligation a été bien accueillie par le gouvernement et son extension aux matières premières lui serait tout aussi bénéfique » précise M. Zagote. Il estime que les choses pourraient avancer cette année en « restant proches du gouvernement, en observant leurs besoins et en pensant la réponse à y apporter par le bais du développement de la structuration de la dette ». «  De grands projets se profilent, notamment du côté des financements structurés, d'où de belles opportunités pour la banque. »

Développer des marchés obligataires domestiques en Afrique

Le travail conduit sur l'euro-obligation fait suite à la signature d'un accord de coopération entre le réseau international de banque de détail pour la région Afrique, bassin méditerranéen et Outre-Mer de Société Générale et la division Global Markets en avril 2018. « Cet accord pose les bases d'une approche plus systématique en termes de proposition de toute la panoplie de notre offre aux entreprises clientes », estime <link https: www.linkedin.com in alexandremaymat _blank>Alexandre Maymat, Responsable de la région Afrique. « Sa force tient dans la reconnaissance des qualités complémentaires des deux parties et dans la mise en place d'un cadre unique pour les activités sur les marchés de change et de taux sur le continent qui permettront le co-développement de stratégies de croissance et commerciales sur mesure. »

Si le succès de l'euro-obligation a répondu aux besoins de financement de la Côte d'Ivoire l'année dernière, de nouvelles avancées dans le déploiement des marchés de capitaux au plan local apporteraient une importante source alternative de levée de capitaux dans la région, en particulier dans le contexte de la hausse des niveaux de dette extérieure. « Les nations africaines pourraient faire face à la même bulle de dette extérieure que l'Asie a connue » annonce M. Zagote.

« Si elles devaient rembourser ces euro-obligations dans l'immédiat, cela imposerait des sacrifices énormes compte tenu de l'énormité des montants en jeu et, autre point difficile, la seule manière pour le gouvernement d'obtenir des devises étrangères est d'exporter des marchandises à l'étranger alors que l'économie manque de matières premières. Le cacao est la principale exportation du pays. »
En parallèle de sa contribution sur la dette extérieure, Société Générale a également participé au développement du marché des obligations en monnaie locale, principalement via Societe Generale Capital Securities West Africa, filiale boursière de la banque en Afrique de l'Ouest et aussi en tant qu'arrangeur d'une émission obligataire de 164 milliards de francs CFA (250 millions EUR) en juillet 2018 qui a marqué l'opération la plus importante de l'année écoulée » toujours selon M. Zagote. 

Soutenir les marchés financiers dans la région

Societe Generale Capital Securities West Africa a été l'arrangeur de la plus grosse émission d'obligations libellées en monnaie locale pour un État d'Afrique de l'Ouest, avec une levée de capitaux à 8 ans de 274 milliards CFAF en 2016 pour la Côte d'Ivoire. Les obligations, assorties d'un coupon de 6 %, ont été syndiquées et distribuées par Société Générale. « La plupart des acheteurs les conservent jusqu'à l'échéance bien que les obligations puissent être échangées » a déclaré M. Zagote.

La Côte d'Ivoire et le Sénégal sont les principaux émetteurs d'obligations domestiques de la région : trois obligations à 12 ans en 2017 avec des coupons à 6,25 % sur le marché local ivoirien où les échéances les plus courantes sont entre 5 et 8 ans.

Le marché des obligations domestiques de la région d'Afrique de l'Ouest a émergé il y a 15 ans. Il est stable depuis 2007 avec 2 778 milliards CFAF de nouvelles émissions de bons du Trésor et obligations programmées pour 2019 de la part des huit pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

La suite du développement du marché obligataire national dépendra de la création d'un marché secondaire actif pour la négociation des titres, ce qui entend de faire évoluer la vision d'un marché « buy-and-hold » pour la plupart des investisseurs institutionnels de cette région. La banque centrale a émis des directives pour le marché repo qui couvrent la création d'une agence et ouvre la voie à la présence des prime dealers sur le marché obligataire. « Nous sommes très impliqués dans le développement de ces marchés secondaires » a déclaré Gustave Niamke, trésorier de Société Générale Côte d'Ivoire.